Leon Tolstoi
— Je ne comprends pas cette obstination. Pourquoi veux-tu veiller toute la nuit et aller, à la première heure, te mêler au peuple, quand tu peux tranquillement, demain, aller dans la tribune impériale avec tante Véra ? Et là tu verras tout. Je t’ai déjà dit que Berr m’a promis de t’accompagner, et, comme demoiselle d’honneur de l’impératrice, c’est ton droit.
Ainsi parlait le prince Paul Golitzine, très connu dans toute la haute société, qui l’avait surnommé « Pigeon », à sa fille de vingt-trois ans, Alexandra, que ses familiers appelaient Rina.
Cette conversation avait lieu le soir du 17 mai 1893, à Moscou, la veille de la fête populaire du couronnement. Voici de quoi il s’agissait : Rina, une forte et belle jeune fille, au profil caractéristique des Golitzine, nez busqué d’oiseau de proie, avait déjà passé la période d’enthousiasme pour les bals et les soirées, et était, ou du moins se croyait, une femme avancée, aux idées populistes. Elle était fille unique et favorite de son père et faisait tout ce qu’elle voulait. L’idée lui était venue d’aller à la fête populaire avec son cousin, non à midi, avec toute la Cour, mais avec le peuple, avec le portier, le palefrenier de la maison qui voulaient assister à la fête et partir de très bonne heure.
— Mais, père, je ne veux pas regarder le peuple ; je veux être avec lui… Je désire me rendre compte de ses sentiments envers le jeune tzar. Ne peut-on pas, au moins une fois…
— Eh bien, fais ce que tu voudras. Je connais ton obstination.
— Ne te fâche pas, mon cher papa. Je te promets d’être raisonnable, et Alec sera avec moi.
Quelque étrange et saugrenue que parut au père cette idée, il dut en passer par là.
— Sans doute, prends, répondit-il à sa question si elle pouvait prendre leur remise. — Tu iras en voiture jusqu’à Khodynka, et tu la renverras.
— Entendu. Alors tout va bien.
Elle s’approcha de son père. Par habitude il fit sur elle un signe de croix ; elle baisa sa longue main blanche, et ils se séparèrent.
Le même soir, dans le logement que louait Marie Iakovlevna à des ouvriers d’une fabrique de cigarettes, on causait également de la fête du lendemain. Émelian Iagodny était dans sa chambre avec des camarades qui s’étaient réunis chez lui, et ils convenaient de l’heure de sortir.
— Je crois qu’il vaut mieux ne pas se coucher, autrement on peut dormir trop tard, disait Jacques, un garçon très gai, qui logeait derrière la cloison.
— Pourquoi ne pas dormir ? objecta Émelian. Nous sortirons à l’aube. Les camarades l’ont dit.
— Alors, si l’on se couche, il faut se coucher tout de suite. Seulement, Sémionitch, éveille-moi.
Sémionitch, c’est-à-dire Émelian, promit ; et lui-même, prenant de sa table des fils de soie, s’approcha de la lampe et se mit à coudre un bouton à son pardessus d’été. Cela fait, il prépara son habit des dimanches et le posa sur le banc ; puis il brossa ses bottes ; ensuite il fit sa prière, c’est-à-dire récita le Pater et l’Ave, dont il ne comprenait pas le sens, et qu’il n’avait jamais cherché à comprendre ; enfin, ayant ôté ses bottes et son pantalon, il se coucha sur le matelas aplati de son lit grinçant.
« Pourquoi pas, pensa-t-il. Il y a des gens qui ont de la chance. Peut-être moi aussi aurai-je un billet de loterie. (Le bruit courait parmi le peuple que, sauf les cadeaux, on distribuait aussi des billets de loterie.) Je ne demande pas des dix-mille roubles, mais au moins cinq cents. Ce que je ferais si j’avais cet argent ! J’enverrais aux vieux ; je ferais revenir ma femme. Est-ce une vie d’être toujours séparés ! Je m’achèterais une bonne montre. Je ferais faire une pelisse pour elle et une pour moi. Tandis que maintenant, on traîne, on traîne, et c’est toujours la misère… »
Et il se voit se promenant au jardin Alexandre avec sa femme. Il voit ce même agent de police qui, cet été, l’avait arrêté parce qu’il était ivre-mort ; cet agent n’est plus agent mais général, et l’invite à venir au restaurant entendre l’orchestre. Et l’orchestre joue, et on dirait une pendule qui frappe les heures…
Sémionitch s’éveille. Il entend que la pendule sonne, que, derrière la porte, la logeuse Marie Iakovlevna tousse, et que, par la fenêtre, il fait déjà plus clair qu’hier soir. « Pourvu que je n’aie pas manqué l’heure ! »
Émelian se lève, va pieds nus derrière la cloison, éveille Jacques. Il graisse ses cheveux, s’habille, se peigne, et se regarde dans son miroir cassé.
— « Pas mal ! Je suis assez bien. C’est pourquoi les femmes m’aiment. »
Il va chez la logeuse. Comme c’était convenu la veille, il prend dans son sac un gâteau, deux œufs, du jambon, une demi-bouteille d’eau-de-vie ; et l’aube blanchit à peine quand lui et Jacques sortent de la cour, se dirigeant vers le parc Pétrovsky. Ils ne sont pas seuls. Devant, derrière, de tous côtés, sortent et se massent des hommes, des femmes, des enfants, tous gais, bien habillés et se dirigeant du même côté. Et on arrive ainsi jusqu’au champ de Khodynka. Le champ est déjà noir de monde. De différents côtés s’aperçoit de la fumée : la matinée est froide, et les gens se sont procuré du bois, des branchages, et ont fait des bûchers.
Émelian rencontra des camarades, et ensemble ils firent, eux aussi, un bûcher autour duquel ils s’assirent avec leurs provisions. Enfin paraît le soleil pur, clair, gai. On se met à chanter, on bavarde, on plaisante, on rit, on s’amuse de tout, on attend de la joie. Émelian boit avec ses camarades, fume une cigarette et se sent encore plus joyeux.
Tous étaient en fête, et parmi les ouvriers et leurs femmes endimanchés, on remarquait de riches marchands avec leurs épouses et leurs enfants qui s’étaient mêlés au peuple. Dans la foule circulait aussi Rina Golitzine, joyeuse, rayonnante à la pensée d’avoir atteint ce qu’elle voulait : fêter avec le peuple, dans le peuple, l’avènement au trône du tzar adoré de ses sujets. Elle se promenait avec son cousin Alec entre les bûchers.
— À votre santé ! mademoiselle, lui cria un jeune ouvrier de fabrique, en portant à ses lèvres un petit verre. — Ne voulez-vous pas trinquer avec nous ?
— Merci. Buvez à notre santé ! dit Alec, pour montrer qu’il connaissait les coutumes populaires. Et ils s’éloignèrent.
Par l’habitude d’occuper toujours les premières places, se frayant un chemin dans le champ, parmi la foule, à l’endroit où elle était déjà très compacte (la foule était si dense que, malgré la pureté de l’air matinal, une sorte de brouillard produit par la respiration des gens épaississait l’atmosphère), ils se dirigeaient vers la tribune impériale. Mais les agents de police ne leur permirent pas d’avancer.
— C’est bien. Je vous prie, retournons là-bas, dit Rina ; et ils retournèrent dans la foule.
— C’est un mensonge ! dit Émelian, assis avec ses camarades autour des victuailles étalées sur un papier. — C’est un mensonge ! dit-il en réponse au récit d’un ouvrier qui venait d’arriver et racontait ce que l’on distribuait au peuple.
— Comme je te le dis. Ce n’est pas d’après la loi, mais on donne. Je l’ai vu moi-même. Ils portent un paquet et un verre.
— Sans doute ces maudits employés, qu’est-ce que cela leur fait ? Ils donnent à qui ils veulent.
— Mais qu’est-ce que cela signifie ? Peut-on agir contre la loi ?
— Tu vois bien qu’on le peut.
— Allons, camarades, il n’y a pas à attendre. Tous se levèrent. Émelian glissa dans sa poche la bouteille contenant encore de l’eau-de-vie, et avança avec ses compagnons.
Ils avaient fait à peine vingt pas qu’il devint très difficile d’avancer à cause de la bousculade.
— Où vas-tu ?
— Et toi ?
— Quoi ! Tu n’es pas seul !
— Assez !
— Mon Dieu ! On étouffe ! prononça une voix de femme. Des cris d’enfants éclatèrent d’un autre côté.
— Que le diable t’emporte !…
— Mais enfin, il n’y a pas que toi ! On prendra tout… Je vais leur faire voir à ces diables !…
C’était Émelian qui criait et, avançant ses larges épaules, jouant des coudes, se frayait un chemin en avant, ne sachant lui-même pourquoi, et seulement parce que tous avançaient et qu’il lui semblait qu’il fallait absolument aller en avant. Derrière lui et de chaque côté se trouvaient des gens qui tous le poussaient, tandis que ceux qui étaient devant ne bougeaient pas et ne laissaient pas avancer. Tous criaient, geignaient, poussaient des Oh ! Émelian, les sourcils froncés, se taisait, serrait ses fortes dents, et, sans se décourager, jouait des coudes et, bien que lentement, avançait. Soudain tout s’ébranla, et, avec une sorte de balancement, il se fit un mouvement en avant et à droite. Émelian regarda de ce côté et aperçut un objet quelconque qui passait au-dessus de la foule. Un second suivit, puis un troisième. Il ne se rendit pas compte de ce que c’était, mais, très près de lui, une voix s’écria :
— Maudits diables ! Ils jettent dans le peuple !…
Et là où tombaient les sacs renfermant les cadeaux, on entendait des cris, des rires, des pleurs et des gémissements. Quelqu’un poussa fortement Émelian dans le côté. Il devint encore plus sombre et plus furieux. Mais avant qu’il ait eu le temps de se remettre de ce coup, quelqu’un lui marcha sur les pieds, et son paletot, son paletot neuf, s’accrocha à quelque chose et se déchira. La colère le gagna, et, de toutes ses forces, il se mit à pousser ceux qui étaient devant lui. Juste à ce moment il arriva quelque chose qu’il ne parvint pas à comprendre : à l’instant il n’y avait rien devant lui, sauf des dos humains, et voilà que maintenant, tout d’un coup, il voyait devant lui des tentes, ces mêmes tentes où devait avoir lieu la distribution des cadeaux. Il s’en réjouit, mais sa joie fut de courte durée, car bientôt il comprit qu’il apercevait tout cela uniquement parce que la foule s’était approchée du fossé, que tous ceux qui étaient devant venaient d’y tomber, et que lui-même allait être renversé sur ces gens, tandis que sur lui tomberaient ceux qui étaient derrière lui. Alors, pour la première fois, la peur le saisit. Il tomba. Une femme en châle tapis tomba sur lui. Il se dégagea et voulut retourner ; mais on le pressait par derrière, et il n’avait pas la force de résister. Il s’élança en avant, mais ses pieds enfonçaient dans quelque chose de mou : il piétinait des hommes. On lui saisissait la jambe ; on criait ; mais il ne voyait rien, n’écoutait rien et avançait en marchant sur les gens.
— Mes frères ! Prenez ma montre… Elle est en or… Mais sauvez-moi, mes frères ! cria un homme près de lui.
« Il ne s’agit pas de montre maintenant, » pensa Émelian, et il continua à se frayer un chemin pour passer de l’autre côté du fossé.
Dans son âme s’agitaient deux sentiments, et tous deux pénibles. L’un, la crainte pour soi, pour sa vie ; l’autre la colère contre tous ces hommes devenus fous qui le pressaient. Cependant, le but qu’il s’était assigné depuis le commencement : arriver jusqu’aux tentes, recevoir le sac de gâteaux avec, dedans, un billet de loterie, ce but l’attirait. Les tentes étaient déjà à portée de vue. On voyait les employés chargés de la distribution des cadeaux, on entendait les cris de ceux qui étaient parvenus jusqu’aux tentes ; on percevait les craquements des passerelles de bois sur lesquelles se pressait la foule. Émelian fit un effort, et il ne lui restait plus à faire que vingt pas quand, tout à coup, il entendit sous ses pieds, ou plutôt, entre ses pieds, des cris et des pleurs d’enfant. Émelian regarda. Un enfant, les cheveux en désordre, la blouse déchirée, couché sur le ventre, criait désespérément et s’agrippait à ses jambes. Quelque chose frappa Émelian au cœur. La peur pour sa propre personne disparut, ainsi que la colère contre les hommes. Il eut pitié de l’enfant. Il se pencha, le saisit sous le ventre, mais les gens qui étaient derrière lui le poussaient tellement que lui-même faillit tomber et laissa échapper l’enfant. Mais rassemblant toutes ses forces, de nouveau il saisit l’enfant et le hissa sur son épaule. Ceux qui poussaient se mirent à pousser plus modérément et Émelian porta l’enfant.
— Donne-le ici ! cria un cocher qui se trouvait à côté d’Émelian. Il prit l’enfant et l’éleva au-dessus de la foule.
— Passez-le par-dessus les gens !
Et, se retournant, Émelian vit l’enfant emporté de plus en plus loin, tantôt plongeant dans la foule, tantôt émergeant au-dessus des épaules et des têtes des gens.
Émelian continua à avancer.
Il était impossible de ne pas suivre le mouvement, mais maintenant ni le cadeau, ni le fait d’arriver jusqu’aux tentes, ne lui faisait plaisir. Il pensait à l’enfant et aussi à ce qu’était devenu Jacques, et à ces gens écrasés qu’il avait vus en traversant le fossé. Parvenu à une tente, il reçut un sac et un gobelet de verre. Mais cela ne le réjouissait plus. Ce qui, au premier moment, lui fut agréable, c’était d’en avoir fini avec l’écrasement, de pouvoir respirer et se mouvoir. Mais cette joie aussi disparut vite à cause de ce qu’il aperçut ici. Une femme en robe à rayures déchirée, chaussée de bottines à boutons, les cheveux blonds défaits, était couchée sur le dos, les pieds dressés. Une main reposait sur l’herbe, l’autre était crispée au bas de la poitrine ; le visage n’était point pâle, mais bleuâtre, comme sont toujours ceux des cadavres. Cette femme avait été la première mortellement écrasée et jetée ici, devant la tribune impériale. Pendant qu’Émelian la regardait, deux agents se tenaient près d’elle et un inspecteur de police donnait des ordres. Au même moment parurent les cosaques ; leur chef leur ordonna quelque chose, et ils s’élancèrent sur Émelian et d’autres gens qui se trouvaient là et les repoussèrent dans la foule. Émelian tomba de nouveau ; de nouveau il se sentit écrasé ; de nouveau des cris, des gémissements de femmes et d’enfants, de nouveau les uns écrasant les autres et ne pouvant faire autrement. Mais Émelian ne ressentait plus maintenant ni peur pour lui ni colère contre ceux qui le bousculaient. Il n’avait qu’un seul désir : s’en aller, se débarrasser de tout cela, examiner ce qui se passait dans son âme, fumer et boire. Il avait une envie terrible de fumer et de boire. Enfin il obtint ce qu’il voulait : il gagna le large, alluma une cigarette et but.
Avec Alec et Rina, il était arrivé autre chose. Ils n’attendaient aucun cadeau et marchaient dans la foule qui s’amassait, en parlant aux femmes, aux enfants, quand, tout à coup, le peuple s’était rué vers les tentes où, disait-on, les employés distribuaient des cadeaux autres que ceux officiellement promis.
Rina n’eut pas le temps de se retourner qu’elle était séparée d’Alec et entraînée dans la foule. L’horreur la saisit. Elle voulut se maîtriser, mais, n’y parvenant pas, elle se mit à crier, à demander grâce ; mais il n’y avait point de grâce à attendre. On la pressait de plus en plus, sa robe était déchirée, son chapeau arraché. Elle n’aurait pu l’affirmer, mais il lui sembla qu’on lui avait arraché sa montre et sa chaîne. Elle était très forte et aurait pu résister, mais l’état d’angoisse dans lequel elle se trouvait était si épouvantable qu’elle ne pouvait pas respirer. Déchirée, pressée de tous côtés, elle tenait bon quand même, mais, quand les cosaques chargèrent la foule pour la disperser, son désespoir devint tel que ses forces l’abandonnèrent, et elle s’évanouit. Elle tomba et ne se rappela rien de plus.
Quand elle reprit ses sens, elle était étendue sur le dos, sur l’herbe. Un homme, qui paraissait être un ouvrier, avec une barbiche, en paletot déchiré, était accroupi devant elle et lui aspergeait le visage avec de l’eau dont il avait rempli sa bouche. Quand elle ouvrit les yeux, l’homme se signa et cracha l’eau. Cet homme était Émelian.
— Qui êtes-vous ? Où suis-je ?
— Vous êtes à Khodynka. Et moi ? Moi je suis un homme. On m’a aussi pas mal bousculé. Mais nous autres nous pouvons supporter tout, dit Émelian.
— Et qu’est-ce que c’est que ça ? Rina indiqua une quantité de petites pièces de monnaie posées sur son ventre.
— Ça ? Les gens vous croyaient morte, alors ils donnaient pour les funérailles. Et moi, quand je vous ai regardée : non, me suis-je dit, elle vit encore ; et je me suis mis à vous arroser avec de l’eau.
Rina jeta un regard sur elle et remarqua qu’elle était tout en lambeaux, la poitrine à demi-nue. Elle eut honte. L’homme comprit et lui rajusta ses vêtements.
— Ce n’est rien, mademoiselle. Tu seras vivante. Un grand nombre de personnes s’approchèrent, ainsi qu’un agent de police. Rina s’assit sur le sol, et donna son nom et son adresse. Émelian alla chercher une voiture. Une grande foule s’était assemblée.
Quand Émelian arriva avec la voiture, Rina se leva. On voulut la faire monter, mais elle monta seule. Elle avait seulement honte à cause de sa robe déchirée.
— Et où est ton frère ? demanda une des femmes qui s’étaient approchées de Rina.
— Je ne sais pas, je ne sais pas, prononça-t-elle avec désespoir. (À la maison elle apprit qu’Alec, tout au commencement de la catastrophe, avait réussi à sortir de la foule et était rentré chez lui indemne.)
— C’est lui qui m’a sauvée, dit Rina. Sans lui je ne sais pas ce qui me serait arrivé. Comment vous nomme-t-on ? demanda-t-elle à Émelian.
— Moi ? Pourquoi ?
— C’est une princesse, très riche, dit une femme.
— Accompagnez-moi chez mon père, il vous remerciera.
Tout d’un coup dans l’âme d’Émelian jaillit quelque chose de fort, qu’il n’aurait pas changé contre le gros lot de deux cent mille roubles.
— Quoi ! Non, mademoiselle, va chez toi. Il n’y a pas de quoi remercier.
— Non, non ; je ne serai pas tranquille…
— Adieu, mademoiselle. Dieu te garde. Seulement n’emporte pas mon paletot.
Et il eut un tel sourire joyeux que Rina se le rappelait comme consolation dans les moments les plus pénibles de sa vie.