STEVENS, PAUL (1830-1881- baptisé Paul-Jules-Joseph), instituteur, homme de lettres et précepteur; b. né le 1er mai 1830 à Bruxelles (Belgique), fils de Jacques-Joseph Stevens, entrepreneur de travaux publics devenu plus tard chef de service au ministère de la guerre, et d’Adélaïde-Rose-Josephe Wautier ; ré. décédé le 29 octobre 1881 à Coteau-du-Lac, Québec.

Après des études universitaires à Bruxelles, Paul Stevens émigra au Canada, vraisemblablement avant juillet 1854. Il s’établit à Berthier-en-Haut (Berthierville), Canada-Est, où il épousa le 10 mai 1855 Marie Valier, dit Léveillé ; ils devaient avoir au moins quatre sons. Stevens est devenu enseignant à Berthier-en-Haut, et de là, en 1856, il a soumis à des journaux tels que Le Pays, La Patrie, et L’Avenir de Montréal et Le National de Québec un certain nombre d’apologues, dont la plupart étaient réédité l’année suivante dans son recueil de Fables. En août et septembre 1856, il est impliqué dans une polémique avec le rédacteur en chef du Journal de Québec qui, le 20 août, jour du 25e anniversaire de l’accession au trône du roi Léopold Ier, avait accusé le peuple belge d’avoir volé et décrié la France pendant 26 ans. ans. Avec un orgueil blessé, Stevens entreprend dans les pages du Pays une féroce dénonciation du « griffonneur » du Journal de Québec, l’appelant à se rétracter. Le National, un journal libéral, réimprima les lettres de Stevens et lança lui-même quelques piques à son journal rival. La querelle s’est apaisée le 26 septembre.

Peu de temps après cette controverse, Paul Stevens fut nommé correspondant de La Patrie, journal lancé à Montréal le 26 septembre 1854 par Alfred-Xavier Rambau* ; il est cependant impossible de confirmer cette affirmation. À l’automne de 1857, il devient professeur de français au collège de Chambly et, peu après, directeur. En juillet 1858, Stevens s’installe à Montréal, où il donne des cours de français et de dessin. A cette époque, il participe plus activement au Cabinet de Lecture paroissial, qu’il fréquente depuis son ouverture ; il y prononça de nombreuses conférences, imprimées pour la plupart dans L’Écho du Cabinet de lecture paroissial. En mai 1860, avec Édouard Sempé et Charles Sabatier [Wugk*], il fonde L’Artiste (Montréal), « revue de religion, critique, littérature, arts industriels et musique ».