I

Pertuis semait ses haricots !

Des hauteurs du Lubéron aux graviers de la Durance, ce n’étaient par tout le terroir que gens sans blouse ni veste, en taillole, qui suaient et rustiquaient ; et dans la ville, les bourgeois, assis au frais sous les platanes, à l’endroit où le Cours domine la plaine, disaient en regardant ces points rouges et blancs remuer :

— « Si les pluies arrivent à temps, et que la semence se trouve bonne, la France, cette année, ne manquera pas de haricots. »

Car Pertuis a cette prétention, quasi justifiée d’ailleurs, de fournir de haricots la France entière. Pertuis aurait pu, grâce à son sol et à son climat, cultiver la garance comme Avignon ou le chardon à foulon comme Saint-Remy ; Pertuis aurait pu dorer ses champs de froment comme Arles, ou les ensanglanter de tomates comme Antibes ; mais Pertuis a préféré le haricot, légume modeste, qui ne manque pourtant ni de grâce ni de coquetterie quand ses fines vrilles grimpantes et son feuillage découpé tremblent à la brise.

De tous ces semeurs semant comme des enragés, le plus enragé, sans contredit, était le brave Pitalugue. La guêtre aux mollets, reins sanglés, il s’escrimait de la pioche, tête baissée. Lorsque dans le terrain passé et repassé il ne resta plus caillou ni racine, alors, du revers de l’outil, doucement, il l’aménagea en pente douce pour que l’eau du réservoir pût y courir. Le terrain aménagé, il prit un long cordeau muni à ses deux bouts de chevillettes, planta les chevillettes en terre, tendit la corde et traça, parallèles au front du champ, une, deux, trois, cinq, dix rigoles aussi régulièrement espacées que les lignes d’une portée musicale sur les parties de l’orphéon de Pertuis. Puis, tout ainsi réglé, Pitalugue reprit une par une ses rigoles et, l’air attentif, un genou en terre, il sema.

— Semons du vent, murmurait-il ; c’est, quoiqu’en dise Monsieur le curé, le seul moyen qui me reste aujourd’hui de ne pas récolter la tempête.

Et Pitalugue, en effet, semait du vent. C’est pour prendre du vent, disons mieux : c’est pour ne rien prendre du tout que, de trois secondes en trois secondes, il envoyait la main à sa gibecière ; ce n’est rien du tout qu’il y saisissait, ce n’est rien du tout que son pouce et son index rapprochés déposaient avec soin dans le sillon ; et la paume de sa main gauche, rabattant à chaque fois la terre friable et blutée, ne recouvrait que des haricots imaginaires.

Cependant, à cent mètres au-dessus du champ, dans le petit bosquet qui ombrage la côte, un homme que Pitalugue ne voyait point, suivait de l’œil avec intérêt, les mouvements compliqués de Pitalugue.

— Eh ! eh ! se disait-il, Pitalugue travaille.

Perché ainsi dans la verdure avec son nez crochu, ses lunettes d’or et son habit gris moucheté, un chasseur l’aurait pris de loin pour un hibou de la grosse espèce.

Mais ce n’était pas un hibou, c’était mieux : c’était M. Cougourdan, le redouté M. Cougourdan, arpenteur juré, marchand de biens, que la rumeur publique accusait de se divertir parfois à l’usure.

La justice de paix vaquant ce jour-là, et réduit à ne poursuivre personne, M. Cougourdan avait imaginé d’apporter ses registres à la campagne. M. Cougourdan aimait la nature ; un beau paysage l’inspirait, le chant des oiseaux, loin de le distraire, ne faisait qu’activer ses calculs, et c’est ainsi, le front rafraîchi par l’ombre mouvante des arbres, qu’il inventait ses plus subtiles procédures.

Le spectacle doucement rustique de Pitalugue travaillant mit M. Cougourdan en verve :

— Une idée ! si je tirais au clair les comptes de ce Pitalugue !

Et M. Cougourdan constata qu’ayant, l’année d’auparavant, prêté cent francs à Pitalugue, Pitalugue se trouvait à l’heure présente, lui devoir juste cent écus.

— Bah ! les haricots me paieront cela ; je ferai saisir à la récolte.

Là-dessus, M. Cougourdan sortit du bois, et se mit à descendre vers le champ de Pitalugue, ne pouvant résister au désir de voir les haricots de plus près.

Au même moment comme l’ombre aiguë du Puy lapinier, tombant juste sur un trou de roche qu’on nomme le cadran des pauvres, marquait trois heures, Pitalugue leva la tête et vit venir la Zoun, sa femme, qui lui apportait à goûter. Il rajusta sa culotte et sa taillole, alla se laver les mains à la fontaine, heurta violemment pour en détacher la terre collée, ses fortes semelles à clous contre la pierre du bassin, puis s’assit à l’ombre d’une courge élevée en treille devant sa cabane, prêt à manger, le couteau ouvert, le fiasque et le panier entre les jambes.

— Té ! Zoun, regarde un peu si on ne dirait pas M. Cougourdan.

— Bonjour, la Zoun, bonjour Pitalugue ! nasilla gracieusement l’usurier ; et tout en jetant sur le champ un regard discret et circulaire, il ajouta :

— Pour des haricots bien semés, voilà des haricots bien semés. Pourvu qu’il ne gèle pas dessus.

— Ne craignez rien, la semence est bonne, répondit philosophiquement Pitalugue.

Et, tranquille comme Baptiste, il acheva son pain, ferma son couteau, but le coup de grâce et se remit au travail, tandis que la Zoun et M. Cougourdan s’éloignaient.

— Hardi, les haricots ! murmurait-il en continuant sa besogne illusoire, encore un ! un encore ! des cents !! des mille !!! les voisins aujourd’hui ne diront pas que Pitalugue ne fait rien et qu’il a passé le temps à fainéanter sous sa courge.

Il peina ainsi jusqu’au soleil couché.

— Hé ! Pitalugue, holà ! Pitalugue, lui criaient du chemin les paysans qui, bissac au dos, pioche sur le cou, rentraient par groupes à la ville.

— Tu sèmeras le restant demain.

— La mère des jours n’est pas morte !

Enfin Pitalugue se décida à quitter son champ. Avant de partir, il regarda :

— Beau travail ! murmurait-il d’un air à la fois narquois et satisfait, beau travail ! mais, comme dit Jean de la lune qui riait en tondant ses œufs, cette fois le rire vaut plus que la laine !

 

II

Peut-être voudriez-vous savoir ce qu’était Pitalugue, et pourquoi il avait adopté en fait de haricots cet étrange procédé de culture.

Pitalugue était philosophe, un vrai philosophe de campagne, prenant le temps comme il vient et le soleil comme il se lève, arrangeant tant bien que mal, à force d’esprit, une existence chaque jour désorganisée par ses vices, et dépensant à vivre d’expédients au village plus d’efforts et d’ingéniosité que tant d’autres à faire fortune à la grande ville.

Songe-fête comme pas un, pour une partie de bastidon, Pitalugue laisse en l’air fenaison et vendange ; Pitalugue pêche, Pitalugue chasse ; Pitalugue a un chien qu’il appelle Brutus, un furet gîte en son grenier, et dans l’écurie, au-dessus de la crèche parfois vide, l’œil stupéfait du bourriquot peut contempler les évolutions et les saluts d’une grosse chouette en cage.

Le pire de tout, c’est que Pitalugue est joueur ; mais là joueur comme les cartes, joueur à jouer enfant et femme, joueur, disent les gens, à tailler une partie de vendôme, sous six pieds d’eau, en plein hiver, quand la Durance charrie.

C’est pour cela que Pitalugue, jadis à son aise, se trouve maintenant gêné. La récolte est mangée d’avance. Les terres sont entamées par l’usure, et quelles scènes quand il rentre un peu gris et la poche vide dans sa maisonnette du Portail-des-Chiens ! Quels remords aussi ; car, au fond, Pitalugue a bon cœur. Mais ni scène ni remords ne peuvent rien contre les cartes. Pitalugue jure chaque soir qu’il ne jouera plus, et chaque matin il rejoue.

Ainsi, aujourd’hui, il s’était levé, ce brave Pitalugue, avec les meilleures intentions du monde. Au petit jour et les coqs chantant encore, il était devant sa porte en train de charger sur l’âne un sac de haricots. Et quels haricots ! de vrais haricots de semence, émaillés, lourds comme des balles, ronds et blancs comme des œufs de pigeon.

— Emploie-les bien et ménage-les, disait la Zoun en donnant un coup de main, tu sais que ce sont nos derniers.

— Cette fois, Zoun, le diable me brûle si tu n’est pas contente !… A ce soir !… Arri ! bourriquot.

Et Pitalugue était parti, vertueux, derrière son âne.

Par malheur, aux portes de la ville, il rencontre le perruquier Fra qui s’en revenait les yeux rouges, ayant passé sa nuit à battre les cartes dans une ferme.

— Tu rentres bien tard, Fra.

— Tu sors bien matin, Pitalugue.

— Le fait est qu’il ne passe pas un chat.

— Ce serait peut-être l’occasion d’en tailler une.

— Pas pour un million, Fra.

— Voyons, rien qu’une petite, Pitalugue.

— Et mes haricots ?

— Tes haricots attendront.

L’infortuné Pitalugue résista d’abord, puis se laissa tenter. Fra sortit les cartes. On en tailla une, on en tailla deux, et les haricots attendirent.

Bref ! l’alouette montait des blés, et les premiers rayons coloraient en rose la petite muraille de pierre sèche sur laquelle les deux joueurs jouaient, assis à califourchon, lorsque Pitalugue retournant ses poches, s’aperçut qu’il avait tout perdu.

— Cinq francs sur parole, dit Fra.

— Cinq francs, ça va ! répondit Pitalugue.

Les cartes tournèrent et Pitalugue perdit.

— Quitte ou double ?

— Quitte ou double !

Pitalugue perdit encore.

— Maintenant, le tout contre ta semence.

Pitalugue accepta, il était fou, ses mains tremblaient.

— Non ! grommelait-il en donnant, je ne perdrai pas cette fois, les cartes ne seraient pas justes.

Il perdit pourtant ; et l’heureux Fra, chargeant le sac d’un tour de main, lui dit :

— La prochaine fois, Pitalugue, nous jouerons l’âne.

Que faire ? Rentrer, tout avouer à la Zoun ? Pitalugue n’osa pas, la mesure était comble. Acheter d’autre semence ? Le moyen sans un rouge liard !

En emprunter à un ami ? Mais c’eût été rendre l’aventure publique. Assuré du moins de la discrétion du barbier (les joueurs ne se vendent pas entre eux) notre homme, après cinq minutes de profond désespoir, prit, comme on l’a vu, son parti en brave:

— Je ne peux pas semer des haricots puisque je n’en ai plus, se dit-il en riant dans sa barbiche, mais je peux faire semblant d’en semer. La Zoun n’y verra que du feu, le hasard est grand, et d’ici à la récolte bien des choses se seront passées.

Bien des choses en effet se passèrent qui mirent Pertuis en émoi.

D’abord, Pitalugue changea du tout au tout. Talonné par le remords et craignant toujours d’être découvert, il renonça au jeu, déserta l’auberge. Lui, que ses meilleurs amis accusaient de trouver la terre trop basse, on le vit, dans son petit champ, piocher, gratter, rustiquer à mort.

Jamais haricots mieux soignés que ces haricots qui n’existaient pas !

Tous les soirs, au coucher du soleil, il les arrosait, mesurant sa part à chaque rigole et vidant à fond le réservoir qui, tous les matins, se retrouvait rempli d’eau claire. Le jour, autre chantier : si parfois, sous un soleil trop vif, la terre séchait et faisait croûte, Pitalugue la binait légèrement pour permettre au grain de lever. Souvent aussi, la main armée d’un gant de cuir, il allait à travers les raies, arrachant le chardon cuisant, le seneçon envahisseur et le chiendent tenace.

Ses voisins l’admiraient, sa femme n’y comprenait rien, et M. Cougourdan radieux rêvait toutes les nuits de haricots saisis et parlait de s’acheter des lunettes neuves.

Or, au bout d’une quinzaine, de çà, de là, tous les haricots de Pertuis se mirent à lever le nez : une pousse blanche d’abord, recourbée en crosse d’évêque, deux feuilles coiffées de la graine et portant encore un fragment de terre soulevée ; puis la graine sèche tomba, les deux feuilles découpées en cœur se déplièrent, et bientôt, du Lubéron à la Durance, toute la plaine verdoya.

Seul, le champ de Pitalugue ne bougeait point.

— Pitalugue, que font tes haricots ?

Et Pitalugue répondait :

— Ils travaillent sous terre.

Cependant, les haricots de Pertuis s’étant mis à filer, il fallut des soutiens pour leurs tiges fragiles. De tous côtés, dans les cannières plantées en tête de chaque champ, les paysans, serpette en main, coupaient des roseaux. Pitalugue coupa des roseaux comme tout le monde. Il en nettoya les nœuds, il les appareilla, puis les disposa en faisceau, quatre par quatre et le sommet noué d’un brin de jonc, de façon à ménager aux haricots, qui bientôt grimperaient dessus, ce qu’il faut d’air et de lumière.

Au bout de la seconde quinzaine, les haricots de Pertuis avaient grimpé, et la plaine, du Lubéron à la Durance, se trouva couverte d’une infinité de petits pavillons verts.

Seuls, les haricots de Pitalugue ne grimpèrent point. Le champ demeura rouge et sec, attristé encore qu’il était par ses alignements de roseaux jaunes.

La Zoun dit :

— Il me semble, Pitalugue, que nos haricots sont en retard.

— C’est l’espèce, répondit Pitalugue.

Mais, lorsque du Lubéron à la Durance, sur tous les haricots de la plaine, pointèrent des milliers de fleurettes blanches ; lorsque ces fleurs se furent changées en autant de cosses appétissantes et cassantes, et qu’on vit que seuls les haricots de Pitalugue ne fleurissaient ni ne grainaient, alors les gens s’en émurent dans la ville.

Les malins, sans bien savoir pourquoi, mais soupçonnant quelque bon tour, commencèrent à gausser et à rire.

Les badauds, en pèlerinage, allèrent contempler le champ maudit.

  1. Cougourdan s’inquiéta.

Et la Zoun ne quitta plus la place, accablant la terre et le soleil de protestations indignées.

 

III

Un soir, Tante Dide, mère de la Zoun, belle-mère de Pitalugue par conséquent, et matrone des plus compétentes, se rendit sur les lieux malgré son grand âge, observa, réfléchit et déclara au retour qu’il y avait de la magie noire là-dessous, et que les haricots étaient ensorcelés. Pitalugue abonda dans son sens ; et toute la famille jusqu’au 15e degré de parenté ayant été convoquée à la maisonnette du Portail-des-Chiens, il fut décidé que, vu la gravité des circonstances, le lendemain on ferait bouillir.

Tante Dide, qui justement se trouvait être veuve, s’en alla donc rôder chez le terraillier de la Grand’Place, dans le dessein de voler une marmite qui n’eût pas servi, car, pour faire bouillir dans les règles, il faut avant tout une marmite vierge, volée par une veuve. Le terraillier connaissait l’usage ; et, sûr d’être dédommagé à la première occasion, il détourna les yeux pour ne point voir tante Dide lorsqu’elle glissa la marmite sous sa pelisse.

La marmite ainsi obtenue fut solennellement mise sur le feu en présence de tous les Pitalugue mâles et femelles.

Puis tante Dide l’ayant emplie d’eau, versa dans cette eau, non sans marmotter quelques paroles magiques, tous les vieux clous, toutes les vieilles lames rouillées, toutes les aiguilles sans trou et toutes les épingles sans tête du quartier. Et, quand la soupe de ferraille commença à bouillir, quand les lames, les clous, les aiguilles et les épingles entrèrent en danse, on fut persuadé qu’à chaque tour, chaque pointe, malgré la distance, s’enfonçait dans la chair du jeteur de sorts.

— Ça marche, murmurait tante Dide, encore une brassée de bois, et tout à l’heure le gueusard va venir nous demander grâce.

— Il sera bien reçu ! répondait la bande.

Cependant l’astucieux Pitalugue, que tout ceci amusait fort, n’avait pu s’empêcher d’aller en souffler un mot à ses amis de la haute ville, et ce fut, dans tout Pertuis, une grande joie quand le bruit se répandit qu’au Portail-des-Chiens, pour désensorceler les haricots, la tribu des Pitalugue faisait bouillir.

Or, les Pitalugue faisant bouillir, la tradition voulait qu’on envoya quelqu’un se faire assommer par les Pitalugue.

Ce quelqu’un fut M. Cougourdan ! Niez après cela la Providence.

Conduit par son destin, M. Cougourdan eut l’idée fâcheuse de s’arrêter devant la boutique du perruquier Fra. Il venait précisément de rencontrer Pitalugue plus gai qu’à l’ordinaire et tout épanoui de l’aventure.

— As-tu vu ce Pitalugue, quel air content il a ?

— Mettez-vous à sa place, M. Cougourdan, avec ce qui lui arrive ?

— Il a donc gagné ?

— Mieux que ça, M. Cougourdan.

— Hérité peut-être ?

— Mieux encore : il a, en recarellant sa cuve, trouvé mille écus de six livres dans un bas.

— Mille écus, sartibois ! et mon billet, qui justement tombe ce matin.

— Pitalugue descend chez lui, M. Cougourdan, rattrapez-le avant qu’il n’ait tout joué ou tout bu ; et, si voulez suivre un bon conseil, courez vite.

Au Portail-des-Chiens, la marmite bouillait toujours et l’impatience était à son comble, lorsque Cadet, qu’on avait posté en sentinelle, vint tout courant annoncer qu’un vieux monsieur à lunettes d’or, porteur d’un papier qui paraissait être un papier timbré, tournait le coin de la rue.

— Monsieur Cougourdan ! s’écria la Zoun, il se trouvait là précisément quand nous semâmes les haricots.

— C’est lui le sorcier, je m’en doutais, reprit tante Dide. Allons, les enfants, tous en place, et pas un coup de bâton de perdu !

Silencieusement, les quinze Pitalugue mâles se rangèrent le long des murs, armés chacun d’une forte trique.

Quelle émotion dans la chambre ! On n’entendait que les glouglous pressés de l’eau, le cliquetis de la ferraille, et bientôt le bruit des souliers de M. Cougourdan, sonnant sur l’escalier de bois.

Ce fut une mémorable dégelée, et les farceurs de Pertuis eurent pour longtemps de quoi rire.

M. Cougourdan, homme discret, ne se plaignit pas.

Quant à Pitalugue, ayant retrouvé le soir, dans un coin de la chambre, son billet de cent écus perdu par M. Cougourdan dans la bagarre, il en fit une allumette pour sa pipe et dit à la Zoun d’un ton pénétré :

— Vois-tu, Zoun, les anciens n’avaient pas tort ! Bonne semence n’est jamais perdue, et la terre rend toujours au centuple les bonnes manières qu’on lui fait.

Nobles et philosophiques paroles qui seront, s’il plaît au lecteur, la morale de cette histoire !